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Aujourd'hui, parler de karma c'est souvent prendre le risque d'être considéré comme exotique, farfelu ou éventuellement sympatisant bouddhiste, mais qu'en est-il vraiment?

Le bouddhisme, qui est né de l'hindouisme, n'a pas influencé ce dernier dans sa relation fondamentale aux lois karmiques telles qu'elles furent exprimées à l'époque des Rishis, (contrairement à ce que certains érudits ont tendance à croire), ou bien plus tard (vers 1300 avant JC) dans le Mahabaratha, et donc la Baghavat Gheeta.

Qu'il y ait eu par la suite un aller-retour d'influences est probable, mais on ne trouve pas dans le bouddhisme l'importance qui est donnée à l'état anagami, ou au pareksha prarabdha karma par exemple, car le tri-karma n'y est pas évoqué.

Nous allons donc développer ici la notion de triple karma qui n'est qu'une formulation des trois aspects du processus causal (karma), accessible à l'entendement humain et totalement indépendant des thèses réincarnationistes qui lui sont souvent rattachées.

 

  

KARMA et KARMA-VIDYA


 

 

Le mot karma a un sens général de processus d’action ou d'action, moteur liant les effets à leurs causes, et le mot vidya celui de connaissance, vison pénétrante, intellection, mais en fait ce qui dans l’hindouisme est représenté par le karma ou les karmas est un champ causal en expansion infinie, ayant la possibilité de moduler son expansion selon des formes plus ou moins individualisées et dans des dimensions diverses.

 

Rapporté à l’être humain, ce champ suit la courbure du temps et de l’espace qui définissent nos conditions existentielles, mais ne saurait en aucun cas en dépendre.

 

Le jyothisha (l’astrologie traditionnelle de l’Inde que l'on appelle aussi karma-vidya) est en fait une science du karma tel qu’il se projette sur les mouvements des objets qui marquent le temps. Dans l'Inde ancienne, la notion d’expansion est celle d’un mouvement qui ne serait pas lié au temps tel que nous le connaissons.

De même le karma exprime une causalité qui est antérieure au temps, seule la manifestation dont nous sommes les observateurs inclut temps et espace, et la grande horloge qui nous permet de mesurer ce temps, et donc les développements karmiques, c’est le mouvement des astres, qui reproduit par projection (de manière harmonique, homothétique et analogique), les cycles définissant les stades successifs de cette expansion.

 

On est donc assez éloigné de l’idée de karma-destin de madame Irma ou du karma réincarnationniste ou spirite qui déclanchent les passions, même s’il peut y avoir des points de convergence...

 

Mais comme l’homme ne peut rien concevoir qui ne soit une projection de ses cinq sens, il lui a fallu réduire à son propre niveau ce qui s’en détachait et n’était plus intelligible que sous une forme paradoxale. Nous allons voir par la suite ce qui du non-intelligible peut servir de piste à une mise en cohérence de la vie de l'homme avec son mental et sa fonction de vie.

 

Nous allons donc évoquer le karma individuel, puisque c’est ce qui nous concerne directement.

 

 

LE KARMA INDIVIDUEL


 

 

L’expansion-contraction qui définit le mouvement de l’univers se fait d’une manière ordonnée selon un programme infini (indéfini, dirait Guénon), que l’on pourrait appeler "karma".

Cette alternance de mouvement-non-mouvement est ce qui caractérise chaque élément de l'univers : en effet tout ce qui existe est soumis à trois états : 

  1. le mouvement (cinématique)
     
  2. l'immobilité (statique)
     
  3. la transformation, le passage, l'évolution de l'un à l'autre (dynamique)

 

Ces trois caractéristiques se retrouvent dans la Trimurti indienne (Brahma, Vishnu, Shiva), dans le tridosha ayurvédique (vatha,kapha, pitta), le triguna (sattva, tamas, rajas), et les trois états d'urgence de l'instinct (fuite, tétanie, combat).

 

Ordre et désordre résultent tous deux de ces trois caractéristiques. Le désordre peut être lui-même considéré comme un des aspects de l'ordre; ce qui fait l'apparente contradiction, d'un point de vue logique, vient de sa position hiérarchique dans le développement du processus causal.

Cependant, ce genre de sujet – passionnants en soit - est d'ordre purement spéculatif, et ce qui nous intéresse en premier lieu, c'est avant tout ce qui concerne l'individu, l’homme ; nous allons donc suivre les conseils de Krishna et nous concentrer sur notre swa-karma, la part du karma qui sous-tend notre fonction individuelle ici bas, les pieds bien sur Terre.

 

Si l'on considère l'hypothèse d'un champ informatif en mouvement constant dont nous serions l'une des manifestations, on va pouvoir évoquer et travailler ensemble sur une "fiction", celle de l'Inde ancienne, mais pour une fiction, il faut dire qu'elle est bien construite et bien renseignée.

 

Les mots sanskrits qui seront utilisés n'ayant pas d'équivalents linguistiques, ils seront donc cités tels quels.

 

Que peut nous apporter la connaissance des lois karmiques?


 

L'intérêt, c'est ANAGAMI qui mène à MOKSHA, moksha qui est le but ultime d'une vie humaine arrivée au terme des quatre ashramas, la libération du SAMSARA.

MOKSHA est l'un des quatre buts de la vie humaine et est en relation avec les ASHRAMAS

 

 

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